Avant tout, il faut identifier ce que sont une œuvre musicale et un enregistrement musical ou « phonogramme ».
L’œuvre musicale est une composition musicale à laquelle est adjointe ou non des paroles et transposable sur une partition. Sur l’œuvre musicale sont titulaires de droits d’auteur le compositeur, l’auteur et l’éditeur de l’œuvre.
L’enregistrement musical ou phonogramme est l’enregistrement effectué en studio ou en en concert de l’interprétation d’une œuvre musicale par un artiste-interprète. Sur cet enregistrement sont titulaires de droits voisins l’artiste-interprète et le producteur de phonogrammes.
Qu’est-ce qu’un arrangement ?
L’arrangement d’une œuvre musicale consiste dans l’harmonisation des partitions musicales de chaque instrument entre elles. L’arrangement permet de structurer et styliser une composition musicale. Une œuvre musicale peut faire l’objets de nouveaux arrangements par modification de l’harmonie, de l’orchestration, du rythme. Tout nouvel arrangement nécessite l’accord préalable du compositeur de l’œuvre d’origine et de l’éditeur.
Qu’est-ce qu’une adaptation ?
L’adaptation d’une œuvre musicale est la traduction des paroles d’un chanson permettant son exploitation dans un pays étranger. L’adaptation nécessite l’accord préalable de l’auteur des paroles et de l’éditeur de l’œuvre d’origine.
Qu’est-ce qu’un remix ?
Le remix est la modification d’un enregistrement musical précédemment commercialisé : modification du tempo, introduction d’un sample. Ainsi par exemple, le titre Never Be Alone de Simian remixé par Justice sous le titre We Are Your Friends.
Dans ce cadre, la partition musicale et les paroles peuvent rester intactes. L’autorisation du producteur de phonogrammes est nécessaire car la structure de l’enregistrement est modifiée. Le producteur recueillera le cas échéant l’accord de l’artiste dont il détient les droits d’exploitation mais pas son droit moral.
Mais un remix induit généralement un nouvel arrangement qui nécessitera en complément l’accord du compositeur d’origine et de son éditeur.
Qu’est-ce qu’un sample ?
Le sample ou échantillonnage consiste à reproduire au sein d’un nouvel enregistrement un extrait d’un autre enregistrement déjà commercialisé. C’est généralement le producteur qui est à l’origine de la demande de sample. L’extrait musical prélevé peut éventuellement être modifié avant d’être reproduit dans le nouvel enregistrement. Ainsi, par exemple, le groupe A Tribe Called Quest pour son titre Can I Kick It qui reproduit un sample du titre Spinning Wheel de Dr. Lonnie Smith.
L’utilisation du sample nécessite l’accord du producteur (et, le cas échéant, de l’artiste) et des auteurs, compositeurs et éditeurs de l’œuvre samplée. Mais aussi celui des auteurs-compositeurs et éditeurs de l’œuvre modifiée par l’intégration du sample.
Qu’est-ce qu’un mashup ?
Le mashup consiste à utiliser plusieurs enregistrements d’œuvres musicales afin de les superposer pour créer un nouveau titre (comme par exemple le titre Disco Project de Pink Project où les paroles et solo de guitare proviennent du titre Another Brick in the Wall des Pink Floyd sur la musique de Mammagamma de The Alan Parsons Project).
Dans ce cas, l’accord préalable de tous les ayants droits est nécessaire : auteurs, compositeurs, éditeurs producteurs et artistes pour les œuvres et enregistrements ainsi mélangés entre eux.
Qu’est-ce qu’une mixtape ?
La mixtape, très utilisée en musique urbaine, est une compilation de titres (à l’origine sur une K7) d’un artiste, comprenant des nouveaux titres, des « face B » ou d’anciens titres remixés, des titres avec des artistes invités (featurings). Généralement moins travaillée qu’un album et diffusée gratuitement, elle permet maintenir le contact avec les fans entre deux albums ou de faire connaître le travail d’un artiste. Les accords des ayants droits peuvent aussi être nécessaires pour réaliser une mixtape mais il est fréquent qu’ils ne soient pas demandés.
En conclusion, pour réaliser légalement un remix, arrangement, une adaptation, un sample, un mash up ou une mixtape, il faut veiller à avoir les autorisations nécessaires. A défaut, la sanction est la contrefaçon. La plupart du temps ces accords sont payants. Des négociations interviennent également sur la répartition des droits d’auteur.