Dans notre précédent article du 10 septembre 2019, nous vous indiquions que l’adoption de la directive sur le droit d’auteur dans le marché unique numérique allait entrainer une augmentation des revenus de streaming des artistes.
C’est dans cette voie que vient de s’engager Deezer avec la mise en place du User Centric Payment System (UCPS).
Ce nouveau mode de calcul des rémunérations est désormais basé sur le nombre d’écoutes réelles d’un artiste par un abonné.
Auparavant, la rémunération des ayants droits (maison de disques et artistes) était basée sur la part de marché des artistes rapportée au nombre total d’écoutes sur une période donnée.
L’abonné payait ainsi mécaniquement en partie pour des artistes qu’il n’écoutait pas.
De plus, ceci favorisait les maisons de disques des artistes les plus écoutés. L’essentiel des rémunérations leur était versées et réparties ensuite aux artistes sous contrat.
Ce système était profondément inéquitable et non propice à l’émergence de nouveaux talents.
Le système UCPS de Deezer va conduire à un rééquilibrage des rémunérations. On se rapproche désormais du modèle des ventes physiques : les rémunérations perçues par les labels et la part revenant aux artistes sont désormais calculées en fonction des streams consommés par l’abonné. Il n’y a plus de coefficient correcteur lié aux parts de marché.
Par ailleurs, ce nouveau mode de répartition des revenus permet de lutter contre la fraude. En effet, des comptes frauduleux profitaient de ce système. Ils généraient des clics automatiques en grand nombre sur des fake tracks. Il s’agissait d’un détournement de sommes importantes de la masse des revenus servant à rémunérer artistes et ayants-droit.
Avec un système centré sur ce qu’écoute réellement l’utilisateur, sans coefficient lié à la part de marché, cette pratique devrait disparaître.
Le streaming est aujourd’hui le mode principal de consommation de la musique. On ne peut que se féliciter de cette initiative.
Nul doute que les plateformes concurrentes s’engageront dans cette voie.